08 décembre 2011

Le neo-abolitionisme, fausse solution des (fausses) féministes suédoises séduit les politiques français

Dans un article du 6 décembre 2011, on apprend que les députés français ont voté une résolution sur le problème de la prostitution pour - je cite - réaffirmer la position abolitionniste de la France en matière de prostitution. En filigrane apparaît la perspective de sanctionner le client comme cela se fait en Suède depuis 1999. Suède qui prétend avoir ainsi résolu le problème  tout en évitant - dit-elle (ou ment-elle effrontément ?) - le basculement de cette prostitution dans des réseaux clandestins.

ArticleAbolir ou encadrer la prostitution : les députés se penchent sur la question

Comme il y a pas mal de confusions dans cet article, commençons par rappeler que, pour contrer la prostitution, il n'y a que trois approches de base:  soit on interdit (prohibitionnisme), soit on autorise tout en réglementant (réglementarisme), soit on refuse les deux options précédentes, et on se contente d'apporter une aide aux personnes prostituées qui cherchent à quitter le milieu prostitutionnel, tout en poursuivant la prostitution d'autrui [proxénétisme].

Cette troisième voie, qui considère les personnes prostituées, non comme des travailleuses du sexe, mais comme des victimes d'un système qui les exploite, vise donc à abolir aussi bien toutes formes de réglementation de la prostitution,  que toute forme de pénalisation de celle-ci. Cette troisième voie  a été appelée "abolitionnisme". Non pas parce qu'elle prétendrait abolir complètement la prostitution [1], comme on peut le lire un peu bêtement dans l'article indiqué ci-dessus, mais parce que la première mesure à prendre consistait à abolir toutes les lois prohibitionnistes qui étaient en vigueur [2] sans verser à nouveau dans les travers du réglementarisme.
[1] sauf exceptions, les féministes abolitionnistes de l'époque n'étaient pas des utopistes
[2] le prohibitionnisme était souvent la règle, avant l'adoption par l'assemblée générale des Nations Unies le 2 décembre 1949 de la convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l'exploitation de la prostitution d'autrui

Le système prohibitionniste aboutit à criminaliser les personnes prostituées autant, sinon plus que celles qui les exploitent (les proxénètes), sans le moins du monde réussir à éliminer la prostitution, bien au contraire: celle-ci bascule alors dans la clandestinité, et échappe à tout contrôle (sanitaire ou autre), et la situation des prostituées est celle d'un semi-esclavage, soit d'un esclavage tout court. C'est le système en vigueur dans les pays musulmans, souvent combiné avec une tolérance pour le «mariage temporaire» qui peut durer d'une heure à quelques mois..



Le système réglementariste  est le système où la prostitution est légale et réglementée:  la prostitution est donc autorisée si certaines conditions (de contrôle de santé, de respect de l'ordre public...) sont respectées. Selon les pays, les maisons closes sont légales ou  pas. L’approche réglementariste voit la prostitution comme une activité professionnelle normale à réglementer, à réguler et à encadrer. Si elle a d'incontestables résultats en matière de santé et de contrôle des personnes prostituées, elle n'arrive pas, en dépit de ses allégations à protéger les «travailleu(r|se)s» ni à prévenir les abus des «employeurs»: un mac reste un mac (qu'on l'appelle employeur, comptable coach ou whatever...), et une pute, une personne sous la dépendance de son mac.  Au contraire, le réglementarisme aboutit à officialiser la traite des êtres humains, n'en déplaisent aux  adeptes du réglementarisme qui brandissent le fantasme d'une personne prostituée «libre et indépendante». L'expérience montre que même les call-girls sont (ou tombent rapidement) sous la coupe de leurs «agences» .

Le système abolitionniste aurait pû, sinon abolir la prostitution (ce qui est probablement impossible), du moins la réduire sensiblement, si les pays qui s'en réclament (dont la France), au lieu de se contenter d'abolir les mesures prohibitionistes légales qui frappaient les personnes prostituées,  avaient mis les moyens pour d'une part poursuivre efficacement la prostitution d'autrui (les proxénètes) et d'autre part, aider un maximum de prostituées qui le souhaitaient de sortir du réseau de la prostitution.

Une politique qui coûte cher ! Les gouvernements se sont donc contentés, pour la plupart,  d'appliquer nominalement (= dans leurs textes de loi)  l'approche abolitionniste, sans l'appliquer concrètement via une approche volontariste (qui coûte beaucoup plus cher). Les politiques (et les FBDP [3]) de ces pays nous disent maintenant que l'approche abolitionniste - qu'ils n'ont jamais  pratiquée effectivement -  ...ne fonctionne pas !!!

[3] FBDP = «Féministes» Bas-De-Plafond.

N'en déplaise aux  «féministes» suédoises, ce sont les TROIS SEULES approches possibles [4]. Pourtant, celles-ci, cherchant peut-être à faire mentir leur réputation, ont proclamé qu'elles avaient découvert LA SOLUTION (sans doute l'Oeuf de Colomb, redécouvert au terme d'une Quête du Saint Graal !), qu'elles se sont empressées d'appeler le néo-abolitionnisme (sans même se rendre compte qu'elles n'avaient inventé qu'un néo-réglementarisme). Quant aux cocorico's poussés par les  «spécialistes» suédois de la lutte contre la prostitution, selon lesquels ils ont réussi à régler le problème par la pénalisation du client, ce n'est, bien évidemment, que de la poudre aux yeux: la Suède se refuse à admettre l'existence des vagues de viols à répétition dont sont victimes les suédoises de la part de musulmans, malgré que celles-ci se renouvellent pourtant avec une régularité de métronome.... pourquoi admettrait-elle d'avantage l'augmentation de la prostitution clandestine sur son territoire ?! Si la Suède officielle, en plein déni de réalité, ne reconnait même pas l'échec flagrant de son modèle multiculturel, pourquoi reconnaîtrait-elle son échec en matière de lutte contre la prostitution ?!

[4] Même si on peut parfois assister à un "mixt"  de plusieurs approches. Ainsi,le France est officiellement abolitionniste (en tout cas nominalement) sur l'ensemble du territoire, mais pratique le prohibitionnisme ciblé dans certaines aires (touristiques, diplomatiques, etc.) où elle ne désire pas voir la prostitution  s'installer.  Notamment en interdisant le racolage dit «passif» (mesdames, attention à la longueur de vos jupes !)


Quelle est cette solution miracle, qui ne verserait pas dans le réglementarisme (qui officialise la prostitution, et donc la traite des êtres humains) ?  Elle consiste simplement, plutôt qu'à criminaliser la prostituée (comme c'est essentiellement le cas dans le prohibitionnisme [5]) ou le proxénète, toujours difficile à prendre sur le fait [6] (comme dans l'abolitionnisme), à se concentrer sur LE CLIENT, responsable d'acheter des services sexuels, et donc, de collaborer à la perpétuation du système esclavagiste de la prostitution. 


[5] bien que le prohibitionnisme, en théorie criminalise tous les acteurs, donc aussi le proxénète et le client, c'est la personne prostituée, qui est bien plus victime que coupable, qui écoppe en pratique.
[6] les policiers connaissent cette difficulté de monter un dossier à charge, qui soit suffisamment convainquant et probant pour ne pas être démoli en justice. La plupart du temps, ils se contentent donc de brandir la menace du dossier à charge pour obtenir la collaboration des proxénètes, et les convaincre de jouer le rôle d'indic dans d'autres affaires criminelles.

Moralement, cette position se tient, et semble tout-à-fait défendable! Sauf qu'au travers du client, c'est quand même la personne prostituée qui est involontairement visée, même si celle-ci n'est pas punissable pénalement. Car on n'a en rien touché aux causes de la prostitution: la prostituée est toujours en état de besoin et de dépendance, et le proxénète encore plus intouchable qu'auparavant puisque, désormais, on met les (maigres) moyens disponibles sur le client. On retombe donc dans le cas du prohibitionnisme, alors que les conditions de dépistage de la prostitution clandestine (notamment, la prostitution dans des appartements anonymes) sont devenues bien plus difficiles à contrer qu'auparavant, avec toutes les possibilités d'internet et des téléphones portables (GSM).

La Suède, sous couvert d'une parfaite morale apparente (pronée par ce  faux-nez de «neo-abolitionnisme») a donc installé, avec une parfaite hypocrisie, un nouveau prohibitionnisme, avec les mêmes effets désastreux que dans le prohibitionnisme classique ! Réduction quasi à 0 % de la prostitution officielle,  qui se retrouvera bientôt à 100% dans la prostitution clandestine, bien plus dommageable pour les prostituées, et bien plus indétectable.

Mais ce néo-prohibitionnisme d'autant plus parfait qu'il est indétectable dans les principes et dans les textes de loi et peut se parer - extérieurement - des vertus de l'abolitionnisme !!!

On comprend, par les temps de restrictions budgétaires qui courent,  à quel point la mesure est tentante pour les hommes et les femmes qui mènent la [non]politique en France !!!

25 novembre 2011

Ce Coran qui n'est pas le Noble Coran

Sur Bonne Haine, Mauvais Amour, un correspondant anonyme a écrit, 15 septembre 2011:
juste une question : lisez-vous et comprenez-vous l'arabe littéraire (on peut en effet la déchiffrer sans la compmrendre!) ? Cela me semble être le minimum quand on prétend analyser le style littéraire de ce Noble Livre!
Ma réponse avait été la suivante :
Je ne comprends pas ce que cet «arabe littéraire» vient faire dans cette discussion sur un livre écrit bien avant que la langue arabe littéraire ne voie le jour (je ne parle même pas ici de l'arabe moderne). 
Quand au «Noble Coran», l'expression tendrait plutôt à faire rire, tellement elle est grotesque, face à un livre tellement déformé, trituré et trafiqué en tous sens par des scribes des [VIII°,] IX° et X° siècles (voire encore par après) à la demande des califes qui se sont succédé à ces époques, détournant à leur profit le contenu initial [messianisme juif antichrétien visant la reconquête de Jérusalem], pour en faire le manuel de guerre et de terrorisme d'une idéologie militaro-religieuse au service de leurs ambitions de conquête. 
Il faut, en effet, une vigoureuse analyse historico-critique pour espérer retrouver -et encore, seulement en partie - l'islam des origines qui a été complètement dénaturé (et en partie effacé) par islam califal (avec sa sunna, ses hadiths, etc...) que nous connaissons aujourd'hui. 
NB: les parties entre [] ne figurent pas dans la réponse initiale, et ont été ajoutées ici pour explicitation..

Développons un peu cette réponse:


 1. L'arabe classique n'existait tout simplement pas à l'époque du prophète, comme l'a brillament démontré Christoph Luxenberg (obligé d'écrire sous pseudonyme, pour préserver son existence), dans son excellent livre "Die Syro-Aramäische Lesart des Koran : Ein Beitrag zur Entschlüsselung der Koransprache" [Lecture syro-araméenne du Coran. Contribution pour décoder la langue coranique] publié en 2004, et qui a provoqué un séisme dans les études coraniques. Contrairement à ce qu'affirme la tradition musulmane, il n'existait en effet pas d'arabe unifié à l'époque, mais une quantité de dialectes arabes peu standardisés, ayant pour racine commune le syro-araméen, une variété d'araméen, qui était une langue liturgique, mais aussi la langue utilisée par les élites, et les gens instruits, et était donc très répandue dans tout l'Orient et même dans la péninsule arabique. Mahomet [1] , selon la tradition [2] ne pouvait donc pas écrire [3] en arabe (lequel choisir?) sous peine de se couper d'une frange importante de son public. Il opta donc pour un moyen terme, en reprenant ce qui pouvait sembler suffisamment commun à ces différents dialectes pour constituer le noyau dur d'une langue en devenir. Et en gardant le vocabulaire syro-araméen pour le reste.

On peut donc dire que ce qui constitue le Coran fut donc écrit, au départ, dans un jargon arabo-araméen constitué:

  • d'une part, d'une forme d'anticipation de ce que devait donner l'unification des dialectes pré-arabiques, basée sur un noyau de mots communs courants
  • d'autre part, partout où l'approche précédente n'était pas possible (essentiellement, dans les textes plutôt liturgiques) d'une importation pure et simple de mots et de tournures de phrases issus du syro-araméen

Cette sorte de langue intermédiaire, créée pour les besoins immédiats de la prédication, a peut-être constitué le prototype de la langue arabe classique. Mais cette langue ne s'est pas réalisée du jour au lendemain: il a encore fallu de longs siècles pour que la langue nouvelle se dégageât de l'ancienne. Lorsque la transformation s'est finalement opérée, pour donner l'arabe classique, celui-ci était assez différent de l'arabe ancien du texte coranique, souvent obscur, voire incompréhensible (notamment les mots et tournures de phrases provenant du syro-araméen) d'où un nombre considérable de méprises et de contresens dans la lecture et la compréhension de ce texte.


  2. Quant au «Noble Coran», on peut considérer qu'il n'existe tout simplement pas, vu que le Coran actuel n'est tout simplement  ...pas  le Coran !

En fait, il serait plus correct de décrire le Coran actuel comme étant au départ les "Actes de l'islam" (un peu comme les "Actes des Apôtres" pour le christianisme).

En effet, lorsqu'on débarasse le soi-disant «Coran» actuel de ses nombreuses scories de toutes sortes, ajoutées par après par des scribes des IX° et X° siècles (voire encore bien plus tard) sur instruction des califes qui se sont succédés à cette époque, l'analyse historico-critique montre clairement qu'à l'origine, ce texte coranique (proto-Coran) n'était qu'un recueil de feuillets destiné à la prédication, plus que probablement issus du judéo-nazaréïsme, et transcrit en arabo-araméen.

Ce texte fait d'ailleurs très clairement mention d'un autre livre en cours de traduction en arabe (en "un arabe clair", dit le texte coranique) et dont il nous tient au courant de l'avancement jusqu'à son achèvement. Cet autre livre - qui aurait dû devenir le véritable livre liturgique, le livre fondamental (livre=Coran) des musulmans ! a malheureusement disparu ou - plus probablement - été détruit par la branche hérétique des adeptes de l'islam califal, qui allaient supplanter les musulmans historiques qui n'étaient, à la base, que des juifs arabisés, disciples du nazaréen.

Ce véritable Coran, que l'on aurait pu appeler, effectivement, le Noble Coran  était sans doute la traduction en arabe dialectal de l'époque (un langage arabo-araméen)  d'un lectionnaire syro-araméen, un recueil de textes choisis de l'Écriture (AT, NT et textes apocryphes), comme il en circulait pas mal à l'époque. Ce genre de lectionnaire  était utilisé par les nazaréens, que l'on appelle aujourd'hui "judéo-nazaréens" (ou nazoréens), pour bien distinguer ces "chrétiens" judaïsants de la branche dissidente des chrétiens hellénisés et des païens convertis qui suivaient l'enseignement controversé de St Paul et qui allaient donner les différentes églises chrétiennes que l'on connait aujourd'hui. (qui constituaient les authentiques disciples de Jésus le Nazaréen, issus de la première communauté connue, celle de Jérusalem)

Le texte du Coran actuel contient, en effet - à l'instar des Actes des apôtres - de nombreuses traces des différentes polémiques et controverses théologiques que ces "chrétiens" historiques entretenaient avec ceux qui suivaient l'enseignement de Saül de Tarse (appelé par la suite "St Paul"):

Ces judéo-nazaréens [4] - parfois appelés aussi ébionites - ont probablement connu des authentiques disciples de Rabbi Yeshoua (Jésus le Nazoréen), issus de la première communauté connue, celle de Jérusalem. Mais, en tant que juifs à part entière, ils rejetaient vigoureusement ce qu'ils considéraient comme des ajouts et des distorsions par rapport à l'enseignement juif authentique de leur maître à penser et leur prophète, qu'ils considéraient certes comme prophète et messie, mais certainement pas comme le fils de Dieu, car ce caractère d'homme-dieu était considéré comme une hérésie pour ces juifs et ces monothéistes stricts qu'étaient les nazaréens . Idem pour les inventions "héllénistes" ultérieures, comme la Trinité, l'abrogation de la circoncision et des interdits alimentaires, le changement du jour du sabbat, etc. qui étaient pour eux autant d'innovations qui contrevenaient à la loi juive.

Tout ceci, et bien d'autres considérations encore (comme les nombreux ajouts, retraits, falsifications et autres inventions introduits imposent une relecture critique du Coran,  dégagé de la tradition tardive (sunnah, hadiths, vie de Mahomet...) introduite par l'islam califal pour transformer la religion initiale en idéologie militaro-religieuse totalitaire,

Une relecture à nouveaux frais, basée sur tous les moyens scientifiques moderne (exégèse historico-critique, archéologie,  etc.) pour, comme le suggère Rémi Brague, enfin  sortir enfin du cercle   frelaté des nombreux mensonges d'une tradition  tardive inventée de toutes pièces, et  qui empoisonne la vie des musulmans et des non-musulmans !