Si vous suivez ce lien, intitulé "
Les asexuels mis à nu" vous trouverez une description sur les asexuels du point de vue d'un sexologue, Dominique Chatton. Décidément, cette manie de tout voir à travers le seul prisme pseudo-scientifique psycho-gnangnan est bien un travers de cette époque !

Ils ne se contentent pas de ne pas s’intéresser à la bagatelle. Ils revendiquent leur indifférence comme une identité sexuelle à part entière. Face à ce phénomène cocasse, le sexologue Dominique Chatton ne rit qu’à moitié. La revendication identitaire est à la mode, dit-il, mais croire qu’on est «né comme ça» est un piège
Ils se désignent par un simple «A» mais il n’y a plus personne pour les confondre avec de dangereux anarchistes. Jusqu’ici, ils rasaient les murs dans une société sexualisée à l’extrême. Aujourd’hui, ils revendiquent une place au soleil. C’est ainsi que parlent d’eux-mêmes les adeptes d’une nouvelle militance, celle de l’asexualité, comparant ce qui leur arrive avec la révolution homosexuelle des années 70. Sauf que leur orientation sexuelle à eux, c’est de n’en avoir aucune. Signalement: zéro libido.
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Je vous épargne la suite, qui est de la tambouille psycho-neuneu, comme savent si bien le faire les « sexo-lologues ». Mais une phrase a néanmoins particulièrement retenu mon attention dans la hum ! « analyse » de Dominique Chatton:
Nous sommes dans une société du «J’suis comme ça». Dès qu’on est confronté à quelque chose d’un peu difficile à modifier, on en fait une nouvelle identité. On confond avoir une place dans la société et être dans la norme.»
Déclarer ça de façon péremptoire, alors qu'il y a au moins un pour-cent de la société qui doit en avoir marre de se faire emmerder par les autres, qui cherchent absolument à leur coller sur le dos une étiquette sexuelle, marre de devoir se définir par une *pseudo* norme, ...c'est à hurler !
On se demande d'ailleurs bien de quelle « norme » parle ce sexologue ! Considère-t'il les homosexuels comme des malades ? Non, bien sûr ! Même si, en bon sexologue, il doit se dire, in-petto que le couple "hétéro-patriarcal" reste la norme, le plus minus habens des sexologues sait ce qu'il risque à décréter que l'homosexualité serait "hors normes".
Peut-être le même soi-disant scientifique se risquera-t'il à considèrer la bisexualité comme "hors normes", parce qu'elle lui apparaît comme un déni de cette identité sexuelle *forte* hétéro, ou (à la limite) homosexuelle ? Ou parce que cette forme de sexualité, forcément "infidèle" apparaît comme une transgression de la « norme » du couple hétéro-patriarcal, ou ..(toujours à la limite) homosexuel ? Peu vraisemblable : le plus demeuré des « sexolologues » sait que la bisexualité est un comportement encore autrement répandu que celui de l'homosexualité, même si on fait semblant d'en découvrir seulement aujourd'hui toute l'étendue..
Que reste t'il donc comme comportement sexuel « hors normes » qui n'ait pas encore conquis droit de cité et qu'un sexologue peut encore impunément stigmatiser ? Vous avez trouvé: ..
l'asexualité !
Décortiquons un peu ce discours psycho-gnangnan :
> Nous sommes dans une société du «J’suis comme ça».
Si notre « sexolologue » avait eu une démarche un tant peu respectueuse de la population qu'il prétend analyser, il se serait demandé pourquoi, en abordant ce phénomène vieux comme le monde, tout comme l'hétérosexualité, l'homosexualité et la bisexualité, les individus, contrairement aux précédents, n'avaient jusqu'il y a peu jamais éprouvé le besoin de se fédérer. Et pourquoi ils le font aujourd'hui..
> Dès qu’on est confronté à quelque chose d’un peu difficile à modifier, on en fait une nouvelle identité.
Pourquoi par exemple la jeune femme qui n'a pas de libido se sent-elle obligée d'endosser une nouvelle identité d' « asexuelle » ? Ce n'est pourtant pas difficile à deviner..
Parce qu'elle en A MARRE DE SE FAIRE EMMERDER ! Parce que quand, par sociabilité, elle accepte de voir quelques collègues en dehors du travail, le sujet roule immanquablement sur le sexe, parce que lorsqu'elle tente de faire comprendre à un soupirant que le sexe ne l'intéresse pas, mais qu'elle est d'accord pour sortir en copains, elle est assaillie de questions idiotes, du genre « je ne te plais pas », ou « t'es lesbienne? ».
Parce que, dans cette société soit-disant libérale d'aujourd'hui, mais où on colle des étiquettes sur tout ce que disent, pensent ou font les individus, le sexe, présenté comme libération, est presque devenu une forme de devoir civique. Devoir que notre société "ouverte et tolérante" accepte de voir décliné sur le mode de l'hétérosexualité, de l'homosexualité, voire, à la rigueur, sur le mode de la bisexualité, mais qui clamera son incompréhension, voire son ironie face à ces "originaux" qui n'éprouvent tout simplement aucune envie, aucun besoin de sexe.
"Originaux" qui constatent qu'il devient presque impossible de continuer à avoir des relations sociales normales avec d'autres individus sans que ceux-ci cherchent, à un moment ou un autre, de savoir si vous êtes hétéro, homo, gay, lesbienne, queer, travesti, drag queen, SM, zoophile voire nécrophile, mais qui ne comprennent pas que la question ne vous intéresse tout simplement pas.
De sorte que ceux qui n'avaient aucune identité sexuelle particulière au départ, en sont réduit à se regrouper et à s'en créer une, cette quatrième « identité sexuelle » qu'est l'asexualité, cette étiquette nécessaire à côté de l'hétérosexualité, de l'homosexualité et de la bisexualité, s'ils veulent AVOIR LA PAIX parce qu'ils ne se sentent pas *concerné* par cette sexualité un peu lourdingue.. que la société leur impose
Voilà ce que certains « sexolologues », s'ils étaient un peu moins obsédés auraient pu très simplement découvrir en se donnant la peine d' écouter les asexuels (p.e. en lisant ce qu'ils publient sur les forums de discussions) au lieu de systématiquement chercher à aller voir dans la culotte des autres ce qui s'y passe..
> On confond avoir une place dans la société et être dans la norme.
Berk !!