![]() | Au delà de nos différences Des coups de gueule des coups de sang À force d'échanger nos silences Maintenant qu'on est face à face On se ressemble sang pour sang |
Côté Cour.
Côté cour, mon « avenir » se précise... J'ai été « convoquée » (et non « invitée », notez bien la nuance) au managing board de la société qui a absorbé celle où je travaillais, Sans même m'inviter à m'asseoir, et avec un air sévère de procureur, le directeur de l'informatique m'a « sommée » de m'expliquer sur les problèmes de reprise. J'ai commencé par faire l'étonnée, et j'ai demandé, l'air ingénu : « depuis quand suis-je en charge de la reprise ? » , ce qui a eu le don d'énerver le type en question, un gros bonhomme bouffi de suffisance, et provoqué un flottement parmi la bande de blanc-becs qui composent le comité de direction, dont le plus âgé doit avoir une dizaine d'années de moins que moi. J'ai poursuivi, l'air suave, en regardant mon interlocuteur bien droit dans les yeux, et avec un brin d'arrogance: « il me semblait que c'était vous et non moi qui étiez en charge de cette matière, non ? Me trompé-je ? »
. . . . Ambiance !
Il a ensuite essayé de me coincer en sortant des fiches d'incidents, et en tentant de m'en attribuer la paternité. Pas de chance pour lui, j'avais suivi chacun des incidents personnellement. Je les avais étudiés et j'en connaissais non seulement le contenu, mais également tous les tenants et aboutissants de chacun d'eux (du moins, les importants). Ce qui était loin d'être le cas de mon contradicteur, ni a fortiori, des autres responsables autour de la table. Dans leur « culture d'entreprise », ces « patrons » sont guère plus que des responsables de ressources, qui ne connaissent que de (très) loin le contenu des activités ou des projets qui ressortissent aux budgets qu'ils « managent » (Ha ha !). Bref, je me suis dit que, foutue pour foutue, autant m'offrir le plaisir de lui mettre son nez dans son caca devant tout le monde. Je passe rapidement sur les détails techniques que j'ai fourni, et, d'où il ressort que les données que nous avons fournies étaient exactes, pertinentes et bien documentées, alors que leur gestion de la reprise était bordélique, leurs procédures mal testées, et leur management ..incompétent ! ..
Tandis qu'il s'embrouillait dans ses fiches, j'ai encore été accusée de rester « assise sur mon savoir » (sic!), de garder les informations pour moi, de ne pas suffisamment communiquer.. Je l'ai regardé avec des yeux ronds, avant de lui rétorquer, tout en montrant le chiffre zéro avec le pouce et l'index : « combien de fois ai-je été invitée à vos réunions de travail ? » Puis, toisant la bande de blanc-becs autour de la table, tout en montrant le même signe : « et combien de fois à ce comité de direction ? ». Il m'a lancé, d'une façon glaciale, que j'étais impertinente et que je manquais de « loyauté » (Ha ha ! Ces crapules merdeuses qui ne doutent de rien osent parler de loyauté).
Je lui ai rétorqué que la loyauté, c'était comme le respect : il faut pouvoir en témoigner aux autres, pour espérer en avoir en retour..
Il sembleraît que le président ait voulu ajouter quelque chose, mais j'avais déjà claqué la porte !
Côté Jardin.
You used to be so amused
At Napoleon in rags and the language that he used
Go to him now, he calls you, you can't refuse
When you got nothing, you got nothing to lose
You're invisible now, you got no secrets to conceal.
How does it feel ? How does it feel ? To be on your own With no direction home Like a complete unknown Like a rolling stone? |
Pourquoi pas me demander de l'appeler « Mon Seigneur et Maître », tant que nous y sommes...
Il y en a, décidément, qui ne doutent de rien !! :-)
Côté jardin, après la grande dispute, ce sont donc les grandes "retrouvailles ". Pour fêter celles-ci et taquiner un peu la féministe en moi, mon amant m'a offert cette guimauve essentialiste : « Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus » !!
A moi, ..une féministe qui passe son temps à dénoncer l'essentialisme !..
Nous l'avons parcouru ensemble (en diagonale, car il y a beaucoup de répétitions) : c'est effectivement truffé d'essentialisme crasse. Mais c'est tellement bourré de clichés que ça nous a bien fait rire !
Surtout lorsqu'on est tombé sur la métaphore de la grotte, qui explique que, lorsqu'ils ont des problèmes, certains individus, qui viennent de Mars, n'aiment pas en parler, éprouvent le besoin de s'isoler, de se réfugier en leur for intérieur (la grotte), pour les ruminer à l'aise, sans l'aide de personne. Alors que d'autres, qui viennent de Vénus, gèrent leur stress en parlant de ce qui les tracasse, en partageant leurs soucis. Et que, lorsqu'un individu qui vient de Mars tente de s'isoler pour ruminer ses problèmes, tandis que l'autre qui vient de Vénus, tente au contraire, de le faire parler pour pouvoir partager ses problèmes avec lui, ..ça donne des étincelles !!
Moi (la martienne) : faudrait quand même prévenir ce psycho-nunuche qu'il s'est planté, et qu'il a interverti les genres : il semble que ce soient les femmes qui aient tendance à "s'enfermer dans leur grotte", et les hommes à les y poursuivre pour partager leurs problèmes, .. et pas l'inverse !
Lui (le vénusien) : et que ce sont les hommes qui sont volontiers bavards, qui éprouvent le besoin de parler pour consoler, pour créer une atmosphère, une intimité. Et qui sont angoissées par la perspective de ne pas être aimés, et qui ont un besoin constant d’être rassurés.
Nous rions, je me sens plus détendue. Cette réunion très très dure de la journée, qui signe sans doute la fin (annoncée) de ma carrière professionnelle, me semble finalement bien moins importante que je ne l'ai cru à prime abord.
Je me sens enfin bien !Tellement bien que la martienne en moi se sent devenir chaude et molle. Et éprouve le besoin de se blottir contre son vénusien, de flairer sa peau, de caresser son torse, et, sur sa lancée (why not ?), d'explorer son corps plus avant. Ce qui amène ce dernier à la caresser et à explorer à son tour le corps de sa martienne.
Je sens ma vulve qui se dilate, laissant comme l'impression d'un vide intérieur à combler d'urgence.. Nous nous goûtons l'un l'autre, tout en douceur, tout en volupté.. Je regarde mon vénusien, mon dieu de l'Amour, se métamorphoser sous mes yeux. Devenir de plus en plus sûr de lui, de plus en plus dominant, au fur et à mesure que je me tortille devant lui. Et je me dis que, malgré les clichés de John Gray, il n'a rien d' efféminé, bien au contraire. Sous mes yeux écarquillés, je vois plutôt un grand et bel animal, en pleine possession de ses moyens qui, ..comment dire, ..considérables ;-). Son excitation sexuelle se voit dans ses muscles noueux, dans cette superbe verge qui se dresse devant mes yeux éblouis, dans cette grâce et cette assurance féline avec laquelle il s'approche de moi pour me dominer. Dans un moment, la douceur aura laissé complètement la place à une belle et saine agressivité. Celle du grand fauve qui dormait en lui, qui saura me prendre, me posséder, comme un lion couvre sa femelle en chaleur.
La nuit sera chaude. Et belle !!