24 novembre 2005

[Définition:] Féminisme

The good wife's Guide :




Féminisme : ensemble des mouvements et des pratiques sociales qui tendent à promouvoir l'individualisme, c'est à dire le respect de l'individu en tant qu'individu par l'éthique et l'égalité des droits entre hommes et femmes, considérés en tant qu'individus libres et égaux, par delà leurs différences.


Quelques commentaires:
  • L'Individualisme a pour but de respecter l'individu en tant qu'individu, c-à-d, de protéger ses droits individuels en dehors de tout communautarisme, qu'il soit religieux (islam, ...) ou autre. On se réfère ici explicitement au principe d'individualisme comme il est prévu dans l'article 2. 1 de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme
  • L'égalité des droits. L'égalité ne peut être considérée que comme une égalité d'accès aux mêmes droits, dans la sphère publique de la vie de chaque individu. Imposer une égalité de fait serait priver l'individu de sa liberté individuelle, ce qui serait contraire au principe d'individualisme. Ainsi, l'Etat devra t'il, en vertu de la DUDH faire un maximum pour que chaque individu puisse jouir des mêmes droits sociaux et économiques (dont le droit à l'éducation p.e.), dans les mêmes conditions d'accès. Mais c'est à l'individu qu'incombe la responsabilité d'en faire le meilleur usage possible.
  • L'éthique . Les lois ne peuvent tout prévoir et l'éthique est donc le complément normal nécessaire pour que l'individu puisse fonctionner comme un individu en société. Exemple: respecter l'autre, même par le regard. Un regard respectueux, par exemple, peut montrer que la femme que l'on regarde est considérée comme un individu à part entière, pas comme un morceau de viande.
  • par delà leurs différences signifie qu'il faut tenter de dépasser toute différence sociale, culturelle ou autre entre les sexes, dans la mesure ou cette différence ne se justifie pas, et risque de ne plus en faire des individus égaux. (cfr Définition de Différentialisme qui paraîtra sous peu).

    Cela ne veut pas dire que l'on cherche absolument à gommer toute différence autre que celles liées aux caractéristiques biologiques propres, mais cela veut dire que l'on refuse tout a priori tant dans la répartition des rôles (qui ne vas pas "de soi", et qui dépend de choix individuels et de couple qui doivent être admis par les deux parties) que dans le caractère inéluctable et déterministe des différences culturelles et sociales

    Ainsi, en tant qu'individus libres et égaux, l'homme et la femme sont supposés pouvoir régler eux-mêmes les modalités de leur vie privée entre individus responsables.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Coucou c'est ´cor moi.
A une époque où le mot individualisme est tellement décrié, c'est intéressant de rappeler le premier sens du mot aux jeunes (et ils sont nombreux) qui l'ignorent: que l'individualisme, ça veut dire qu'on a des droits en tant qu'individu, que ceux-ci ne dépendent pas du chef de la communauté, du chef de famille, de l'imam, ...
Je crois que si l'esprit communautaire rencontre autant de succès parmi les jeunes, c'est parce que beaucoup d'entr'eux, en mal d'identité, n'ont pas confiance en leurs propres capacités, et que l'appartenance à un groupe est un refuge et un moyen de s'affermir.

Ce manque de confiance et de personnalité explique aussi le différentialisme : il faut s'afficher comme un vrai mec pour affermir sa position dans le groupe, adopter ses schémas bien sexistes et bien machistes, et surtout refuser tout ce qui pourrait remettre en cause cette « supériorité » masculine si difficilement acquise et si fragile.
Alors forcément, ces femmes qui « veulent pouvoir tout faire comme des hommes », ça fait peur.


Voilà mes deux cents pour faire avancer ton blog qui traîne un peu. ;)

Anonyme a dit…

où êtes-vous ???< HOU ! HOU ! encore !

Élisa Naibed a dit…

Oui, Shame on me ! Ca fait un bout de temps que j'ai négligé ce blog. Et pourtant, tant de choses à dire..

Merci aussi à Marie S, qui relie bien entre eux les concepts de communautarisme (qui est l'inverse de l'individualisme), et les problèmes d'identité que soulève la lutte contre l'essentialisme et le différentialisme.
Promis, juré, on reparlera de toutes ces notions, et particulièrement de l'essentialisme, domaine auquel les hommes sont sensibles, car il touche à leur virilité (comme vous le soulignez bien). On enchainera donc aussi sur ce que c'est que la virilité, et par exemple, qu'être « un vrai mec », ça ne consiste pas à battre les femmes. Et ça tombe bien, Amnesty International a fait justement une campagne (pleine de bonnes intentions) là-dessus : Tape pas ta meuf

Bien que j'aie trouvé cette campagne passablement maladroite, et que je ne me soie pas privée de le dire ici

Mais bon, l'essentiel reste que le débat sur cette violence machiste et essentiellement tournée envers les femmes soit ouvert..

Élisa Naibed a dit…

A propos de The Good wife's Guide :
Pour le coquin qui a osé écrire Ceci est la fidèle traduction d’un AUTHENTIQUE extrait d’un manuel scolaire d’Economie Domestique anglo-saxon, publié en 1960 …
Attends que je t’attrape, toi! Tu ne perds rien pour attendre

Caroline a dit…

Un seul point me chagrine, à propos de l'égalité en droit et de l'égalité en fait... Je pense qu'il ne peut y avoir d'égale liberté un maximum d'égalité en fait. Je te laisse méditer ou je reviens avec un exemple?

Élisa Naibed a dit…

L'égalité de droits ne mène pas nécessairement à un « maximum » d' «égalité de fait», et ce n'est certainement pas le but d'un féminisme qui se respecte. De quelle « égalité de fait » parler, d'ailleurs ? Ce qui convient à un individu ne convient pas nécessairement à un autre, etc. ... La façon dont l'égalité de droits se traduira dans les faits dépend aussi, et je dirais même surtout, de l'usage que les individus voudront bien faire de leur liberté, de leur volonté d'entreprendre et de leur persévérance dans la poursuite de leurs projets, d'un facteur chance aussi. Le but du féminisme est de faciliter cet usage, ce droit d'entreprendre (avec la prise de risque qui va avec) de façon aussi indépendante que possible du sexe des individus,

A cet égard, il faut fermement rappeler que les droits individuels sont, en bonne démocratie, essentiellement constitués de *droits de* (1) , ....pas de « droits à ». Vouloir substituer à l'objectif d'améliorer l'égalité de droits un objectif qui consisterait à vouloir instaurer un « maximum » d' égalité de fait » (« maximum » de quelle égalité de fait, d'ailleurs ?) n'est qu'un miroir aux alouettes de gauchistes, et qui leur sert à instrumentaliser le féminisme à leur profit.


(1) droit de libre expression, droit d'entreprendre, droit de vivre comme bon vous semble, dans la mesure où le but n'est pas d'entraver la liberté de votre voisin de faire pareil, etc. ...


Ce dogme de l'égalité de fait est, dans le meilleur des cas, la poursuite d'une chimère irréaliste (et qui témoigne d'un manque cruel de réalisme et de maturité d'éternel(le) adulescent(e)). Dans le pire des cas, et c'est ce qui se passe avec nombre de soi-disant féministes de gauche, l'acception de l'instrumentalisation du féminisme au service d'une politique de gauche, qui amène inéluctablement à un système qui, au nom d'une soi-disant « égalité de fait » (2) prive les individus de leurs libertés fondamentales, comme la liberté d'entreprendre, de créer de la richesse (à leur profit, mais donc aussi, par l'effet démultiplicateur du commerce, au profit de la collectivité), et de vivre comme ils l'entendent, ce qui est, à tout prendre leur bien le plus précieux.


(2) soi-disant parce que l'instauration d'un système d'« égalité de fait » impose d'entraver de manière constante la liberté des individus – liberté qui aurait pour effet de saboter immédiatement cette « égalité de fait » que l'on se propose d'imposer - et donc de transformer les sociétés en immenses prisons à ciel ouvert dont les individus-tous-égaux sont forcément contrôlés par des plus-égaux-que-d'autres, qui s'auto-instaurent les inamovibles garde-chiourmes du système (comme ça se passe immanquablement dans les sytèmes totalitaires : nomenkaltura, etc. ).

Bref, le dogme de l'égalité de fait est un objectif pervers qui dégénère immanquablement en un système totalitaire qui, au nom de l'égalité détruit la liberté et – en prime ! - l'égalité auquel il prétendait contraindre ! Bonjour le résultat !!

Pour le reste, je vous renvoie à l'impossible réconciliation entre liberté et égalité, qui est un pont-aux-ânes bien connu de la philosophie.

Anonyme a dit…

Triste de constater à quel point nombre de jeunes acculturés se ruent aujourd'hui tête baissée dans ces dangereux utopismes qui ont plongé la Russie soviétique et toute l'Europe de l'Est, mais aussi la Chine, le Vietnam, le Cambodge, Cuba, une bonne partie de l'Amérique du Sud, etc. dans la pire des utopies totalitaires du XX° siècle. Un cauchemard qui a duré pourtant près d'un siècle. Ils devraient lire le "Premier Cercle" d'Alexandre Soljenitsyne pour voir dans quelle impasse abjecte mènent les "généreuses" idées de gauche !