31 janvier 2006

De l'art de tout gâcher en quelques mots..

Il est temps, dans ce blog, que je vous parle un peu (plus) de moi, de ma vie qui, surtout ces derniers temps, n'a pas été ni une sinécure, ni un long fleuve tranquille..

Côté « cour ». L'entreprise dans laquelle j'exerçais des fonctions de direction a été rachetée, et je n'ai pas été reprise dans l'organigramme de l'entreprise absorbante. Par contre, je n'ai pas non plus été remerciée comme mes collègues du comité de direction. Bref je me retrouve entre deux eaux : je suis en quelque sorte devenue la patronne intérimaire d'une structure amenée à se diluer au fil du temps dans la nouvelle entité, et mon statut futur est tout ..sauf clair. Ce ne sont cependant pas les aspects financiers qui me tarabustent le plus : c'est vrai que je m'étais lancée dans une entreprise un peu folle: la restauration d'un prieuré en ruines, et que ça a pas mal asséché mes finances, mais les dernières traites viennent à échéance et, si je peux rester encore un an, le temps d'assurer la transition, le compte devrait être bon.

A vrai dire, j'aspire presque à quitter mes fonctions : j'aurai cinquante-cinq ans, et suffisamment de projets pour meubler une retraite bien méritée. Ce qui ne veut pas dire que je partirai à n'importe quelles conditions : mon contrat comporte quelques garanties « bétonnées » et j'ai refusé tout net de signer un nouveau contrat avec mon nouvel employeur, qui ne reprendrait pas celles-ci : si je dois partir, ..l'entreprise ne pourra pas se défaire de moi à bon compte ! :-)

Côté « jardin ». Sur le plan sentimental, j'entretiens une sorte de relation de longue durée avec deux de mes amants, dont un, du même âge que moi, qui espère pouvoir arrêter de travailler l'année prochaine, et l'autre, nettement plus jeune, très libre et indépendant, qui reviens régulièrement vers moi après une série d'échecs sentimentaux. Mes amies (tout comme la mère de mon jeune amant, d'ailleurs !) me comprennent assez mal ! Sans doute, acceptent-elles moins facilement que moi une activité brownienne et désordonnée, ni une vie comme la mienne, sans règles ni horaires, une vie qui cadre sans doute peu avec les projets de famille et de bébé(s) qu'elles envisageaient comme "la norme". Quant à moi, sans chercher à retenir près de moi mon « bel oiseau indépendant » (j'ai dix-huit ans de plus que lui, et je comprends qu'il cherche à se « mettre en couple ») , je ne pouvais jouer éternellement le rôle de « havre de paix » entre deux relations sentimentales chaotiques, et après avoir observé ses allées et venues un moment, j'ai bien dû me résoudre à le mettre face à ses choix..

Il m'arrive souvent, et plus encore depuis que je suis embarquée dans cette galère dont je parle plus haut, de rentrer très tard le soir, et nos horaires devenaient de plus en plus difficiles à concilier. Plutôt que de me contenter de rendez-vous « à la sauvette », j'ai préféré confier à mon amant la clé de la maison de campagne où nous abritons nos amours. Je ne me doutais pas à quel point ce petit geste allait chambouler mon existence : moi qui suis (presque) infoutue de me faire cuire un oeuf à la coque, je retrouve ma cuisine envahie d'odeurs de cuisson délicieuses, d'épices provençales et orientales affriolantes, tandis que ma table de travail se garnit de légumes nombreux et variés, de viandes en steak, en daube, en gigot,.., saisies à la poële, cuites au wok, mijotantes dans des cocottes en fonte,.. Bref, certains soirs, je me retrouve avec un chef-coq à la maison capable de transformer un simple repas du soir en dîner gastronomique digne des meilleurs restaurants. Par contraste, d'autres soirs, je suis seule, et j'enfourne un jambon-beurre acheté à la va-vite, avec un petit verre de vin, pendant que .. je surfe sur internet. :-)

Bref, même si j'ai quelques gros soucis « côté cour » , reconnaissons-le honnêtement, on trouve facilement plus malheureuse que moi sur terre. Pourtant, vers la mi-janvier, c'est du côté où je ne m'y attendais pas, du « côté jardin » que les choses tourneront mal. Et ce sera le drame...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

"A vrai dire, j'aspire presque à quitter mes fonctions : j'aurai cinquante-cinq ans, et suffisamment de projets pour meubler une retraite bien méritée."

Quel paradoxe de ces sociétés qui découragent ses ainés de rester en activité, privant ainsi l'entreprise d'un vaste réservoir d'expérience, et qui, d'un autre côté, ne recrutent pas de jeunes parce qu'ils manquent d'expérience, justement !

Élisa Naibed a dit…

[Oui].