06 novembre 2005

L'asexualité, pourquoi une nouvelle «identité sexuelle» ?

Si vous suivez ce lien, intitulé "Les asexuels mis à nu" vous trouverez une description sur les asexuels du point de vue d'un sexologue, Dominique Chatton. Décidément, cette manie de tout voir à travers le seul prisme pseudo-scientifique psycho-gnangnan est bien un travers de cette époque !


Ils ne se contentent pas de ne pas s’intéresser à la bagatelle. Ils revendiquent leur indifférence comme une identité sexuelle à part entière. Face à ce phénomène cocasse, le sexologue Dominique Chatton ne rit qu’à moitié. La revendication identitaire est à la mode, dit-il, mais croire qu’on est «né comme ça» est un piège

Ils se désignent par un simple «A» mais il n’y a plus personne pour les confondre avec de dangereux anarchistes. Jusqu’ici, ils rasaient les murs dans une société sexualisée à l’extrême. Aujourd’hui, ils revendiquent une place au soleil. C’est ainsi que parlent d’eux-mêmes les adeptes d’une nouvelle militance, celle de l’asexualité, comparant ce qui leur arrive avec la révolution homosexuelle des années 70. Sauf que leur orientation sexuelle à eux, c’est de n’en avoir aucune. Signalement: zéro libido.
[...]


Je vous épargne la suite, qui est de la tambouille psycho-neuneu, comme savent si bien le faire les « sexo-lologues ». Mais une phrase a néanmoins particulièrement retenu mon attention dans la hum ! « analyse » de Dominique Chatton:

Nous sommes dans une société du «J’suis comme ça». Dès qu’on est confronté à quelque chose d’un peu difficile à modifier, on en fait une nouvelle identité. On confond avoir une place dans la société et être dans la norme.»


Déclarer ça de façon péremptoire, alors qu'il y a au moins un pour-cent de la société qui doit en avoir marre de se faire emmerder par les autres, qui cherchent absolument à leur coller sur le dos une étiquette sexuelle, marre de devoir se définir par une *pseudo* norme, ...c'est à hurler !

On se demande d'ailleurs bien de quelle « norme » parle ce sexologue ! Considère-t'il les homosexuels comme des malades ? Non, bien sûr ! Même si, en bon sexologue, il doit se dire, in-petto que le couple "hétéro-patriarcal" reste la norme, le plus minus habens des sexologues sait ce qu'il risque à décréter que l'homosexualité serait "hors normes".

Peut-être le même soi-disant scientifique se risquera-t'il à considèrer la bisexualité comme "hors normes", parce qu'elle lui apparaît comme un déni de cette identité sexuelle *forte* hétéro, ou (à la limite) homosexuelle ? Ou parce que cette forme de sexualité, forcément "infidèle" apparaît comme une transgression de la « norme » du couple hétéro-patriarcal, ou ..(toujours à la limite) homosexuel ? Peu vraisemblable : le plus demeuré des « sexolologues » sait que la bisexualité est un comportement encore autrement répandu que celui de l'homosexualité, même si on fait semblant d'en découvrir seulement aujourd'hui toute l'étendue..


Que reste t'il donc comme comportement sexuel « hors normes » qui n'ait pas encore conquis droit de cité et qu'un sexologue peut encore impunément stigmatiser ? Vous avez trouvé: ..l'asexualité !


Décortiquons un peu ce discours psycho-gnangnan
:

> Nous sommes dans une société du «J’suis comme ça».


Si notre « sexolologue » avait eu une démarche un tant peu respectueuse de la population qu'il prétend analyser, il se serait demandé pourquoi, en abordant ce phénomène vieux comme le monde, tout comme l'hétérosexualité, l'homosexualité et la bisexualité, les individus, contrairement aux précédents, n'avaient jusqu'il y a peu jamais éprouvé le besoin de se fédérer. Et pourquoi ils le font aujourd'hui..



> Dès qu’on est confronté à quelque chose d’un peu difficile à modifier, on en fait une nouvelle identité.

Pourquoi par exemple la jeune femme qui n'a pas de libido se sent-elle obligée d'endosser une nouvelle identité d' « asexuelle » ? Ce n'est pourtant pas difficile à deviner..



Parce qu'elle en A MARRE DE SE FAIRE EMMERDER ! Parce que quand, par sociabilité, elle accepte de voir quelques collègues en dehors du travail, le sujet roule immanquablement sur le sexe, parce que lorsqu'elle tente de faire comprendre à un soupirant que le sexe ne l'intéresse pas, mais qu'elle est d'accord pour sortir en copains, elle est assaillie de questions idiotes, du genre « je ne te plais pas », ou « t'es lesbienne? ».



Parce que, dans cette société soit-disant libérale d'aujourd'hui, mais où on colle des étiquettes sur tout ce que disent, pensent ou font les individus, le sexe, présenté comme libération, est presque devenu une forme de devoir civique. Devoir que notre société "ouverte et tolérante" accepte de voir décliné sur le mode de l'hétérosexualité, de l'homosexualité, voire, à la rigueur, sur le mode de la bisexualité, mais qui clamera son incompréhension, voire son ironie face à ces "originaux" qui n'éprouvent tout simplement aucune envie, aucun besoin de sexe.



"Originaux" qui constatent qu'il devient presque impossible de continuer à avoir des relations sociales normales avec d'autres individus sans que ceux-ci cherchent, à un moment ou un autre, de savoir si vous êtes hétéro, homo, gay, lesbienne, queer, travesti, drag queen, SM, zoophile voire nécrophile, mais qui ne comprennent pas que la question ne vous intéresse tout simplement pas.



De sorte que ceux qui n'avaient aucune identité sexuelle particulière au départ, en sont réduit à se regrouper et à s'en créer une, cette quatrième « identité sexuelle » qu'est l'asexualité, cette étiquette nécessaire à côté de l'hétérosexualité, de l'homosexualité et de la bisexualité, s'ils veulent AVOIR LA PAIX parce qu'ils ne se sentent pas *concerné* par cette sexualité un peu lourdingue.. que la société leur impose



Voilà ce que certains « sexolologues », s'ils étaient un peu moins obsédés auraient pu très simplement découvrir en se donnant la peine d' écouter les asexuels (p.e. en lisant ce qu'ils publient sur les forums de discussions) au lieu de systématiquement chercher à aller voir dans la culotte des autres ce qui s'y passe..

> On confond avoir une place dans la société et être dans la norme.


Berk !!

22 commentaires:

Anonyme a dit…

Hi hi ! les psys et autres bobologues doivent toujours enfermer les gens dans des petites cases, avec des petits cachets sur le front. Et quand ça ne rentre pas dans une des petites cases prévues, c'est pas normal.
Ce sont de zélés petits fonctionnaires..

Anonyme a dit…

Très bonne analyse de ta part, un grand merci. Combien de temps faudra-t-il encore répéter aux psys et autres blouses blanches que les étiquettes ça se met sur les pots de confitures et non sur les personnes. Le sexe peut effectivement être un devoir civique mais uniquement lorsqu'on est marié, ça s'appelle le devoir conjugale, s'il n'est pas rempli c'est un motif de divorce (a mon avis cette legislation doit daté de mathusalem). Soyons tout de même indulgeant avec les psys, ce n'est pas de leur fautes si personne ne leur a appris la compassion humaine. Heureusement que d'autres en ont a leur place.

Élisa Naibed a dit…

Merci à tous les deux pour votre appréciation. Oui, "no pub, no sex, please" (rigolo comme pseudo ;-) ), les psycho-neuneus ne peuvent pas s'empêcher de chercher à enfermer les gens dans des normes. L'égalité de droits entre individus et le respect de la diversité sexuelle ont encore du chemin à faire dans les esprits. A commencer dans celui des "sexolologues" et autres empsychotés, qui doivent encore apprendre, comme eclora le dit si bien, que les étiquettes, c'est pour les pots de confiture (joliment trouvé :-) )

En ce qui concerne "le devoir conjugal", tout-à-fait d'accord avec toi, eclora qu'est-ce que ça fait "ringard".

Moi déjà, célibataire endurcie, la notion de couple, j'ai du mal :-), alors le mariage, brrr...

Mais bon, la possibilité de divorce (ou d'annulation en religion), pour non-consommation était là pour permettre au coincé catho d'aller faire des petits ailleurs..

Que c'est tristounet et mesquin ..tout ça ! Berk..

Anonyme a dit…

J'adore ton analyse!

Anonyme a dit…

Point besoin d'être psy pour expliquer l'émergence d'un "mouvement" asexuel en Occident... Il suffit pour cela d'un peu de bon sens. L'explication, du reste, tient en fort peu de mots : "Trop de sexe tue le sexe", disait déjà Bataille. S'il eût jamais raison sur quelque chose, ce fut bien là-dessus.
Les âmes fières (car il en reste, miraculeusement préservées) ne peuvent que se révolter contre la déferlante pornographique dont on les abreuve de force depuis leur naissance. Dans ces conditions, la beauté devient acte de résistance, la pureté acte politique. Comment s'étonner, dès lors, de cette saine réaction, nullement réactionnaire, et à des lieues de tout puritanisme (en doutait-on ?), devant l'innommable médiocrité, l'offensive et offensante vulgarité de ce monde dit postmoderne, déserté par la poésie ?

Élisa Naibed a dit…

A Méryl : Merci de ton commentaire très intéressant, Méryl.

Comme tu l'auras sans doute remarqué à la lecture du reste de mon blog, je suis sexuée des orteils jusqu'à la pointe des cheveux ! :)
Pourtant, à aucun moment, je n'ai eu l'impression d'avoir eu trop de sexe !

Peut-être ai-je échappé à cette déferlante pornographique dont tu parles ? Peut-être aussi, et surtout, ai-je eu l'incroyable chance d'être préservée de l'Ammouur avec un grand A (cette infection fusionnelle qui rime bien trop souvent avec dilution de la personnalité propre à chaque individu qui compose le couple et appropriation voire étouffement de l'autre). Peut-être ai-je eu la chance de connaître presque toujours cette fabuleuse conjugaison de sexe et de tendresse avec un petit t...

Je ne dirais donc pas que "Trop de sexe tue le sexe", car je pense qu'il n'y a jamais trop de sexe entre deux personnes qui éprouvent de la tendresse l'une pour l'autre, et ont choisi ce moyen fabuleux pour mettre en pratique l'adage "aime ton prochain comme toi-même". Ce sexe-là justement, se conjugue parfaitement avec l'épicurisme, qui mélange goût de l'art et de la beauté, poésie, gastronomie, ..bref, un art de vivre.

Le problème n'est donc pas le sexe en tant que tel, le problème, c'est le sexe réduit à sa seule fonction de sexe , ce sexe déconnecté de la tendresse et du respect de l'autre, ce sexe veule, vulgaire, pornographique, et ..à mille lieues de l'érotisme dont je parle par ailleurs.

Je crois que c'était, malgré tout, une précision bien nécessaire.

Venons en à l'asexualité.

En fréquentant leurs forums, j'ai eu l'occasion d'apprécier les asexuels : ce sont généralement des êtres sensibles, intelligents, et paradoxalement souvent plus sexuel à leur manière qu'il n'y parait à première vue. Les véritables Asexuels, qui n'éprouvent ni attirance sexuelle ni autre (les asexuels parlent alors d'aromantisme) sont plutôt rares. Pour les autres, il est très difficile de les caractériser, tellement la variété des situations et des origines de leur «asexualité» semblent multiples.
Le « a» privatif me parait donc souvent bien dur. Ces asexuels seraient-ils, pour la plupart, des altersexuels, en quête d'une autre sexualité, renouvelée et plus acceptable, plus spirituelle et plus atténuée, c'est-à-dire : moins agressive, moins offensante, et moins vulgaire ?

Parce que beaucoup d'entre eux ont finit par rejeter cet excès de représentation du sexe pour le sexe, (ou encore: du sexe pour le produit à vendre), ce que tu appelles assez justement « la déferlante pornographique dont on les abreuve de force depuis leur naissance »

Anonyme a dit…

Euh... je dis ça comme ça, mais c'est bien David Jay qui a revendiqué la naissance d'un nouveau mouvement idenditaire, et a affirmé son appartenance à ce pseudo-groupe... Que le psy relaie ça n'est pas très fin, mais il est interviewé sur ce thème en particulier par un journaliste qui ne l'est pas plus. C'est donc sur David Jay qu'il faudrait vider son sac plein de vipères, messieurs-dames, non ?

Anonyme a dit…

Salut à tous! Je pense que c’est ici l’endroit idéal pour apporter (pour la première fois) un témoignage sur mon asexualité et la manière dont je la vis.
Je suis un homme, j’ai 26 ans et je n’ai jamais eu de relation sexuelle, ni ressenti le besoin de passer a l’acte sexuel avec une autre personne. Cela dit je ne suis pas impuissant, j’auto satisfait ma sexualité en me masturbant très fréquemment et m’excite facilement (selon l’humeur) a la vue d’actes sexuels d’autres personnes (films et photos pornographiques). Je fais également travailler mon imagination lors de la masturbation en imaginant de sublimes corps de femmes, mais aussi des pénis d’hommes… cependant je ne m’imagine jamais comme étant acteur dans une quelconque scène érotique.
Je suis très attiré par les femmes, par leur douceur, leur sensualité, leur sensibilité mais également par leur corps, cela dit je n’éprouve envers elles aucune attirance sexuelle à proprement parler, toute idée de copulation est catégoriquement exclue. J’ai entretenu quelques relations amoureuses strictement platoniques, qui se sont toutes soldées par des ruptures, à cause de l’absence de sexe, bien que l’amour fût très fort (trop fort?).
Appartenant a une espèce sexuée et vivant dans une société très sexualisée, je vis mon asexualité certes comme une différence, il m’arrive parfois de vivre ceci comme un handicap social, mais dans l’ensemble je me sens bien comme je suis, je m’estime être tout a fait normal et j’espère trouver l’âme sœur qui m’acceptera ainsi… Quitte a voire une de mes ex (qui ne sont point nombreuses et que je continue d’aimer), passer outre cet obstacle réducteur et revenir vers moi afin de vivre un amour fort et qui est on ne peux plus humain en définitif.

Élisa Naibed a dit…

A "Lino100" (pseudo rigolo et bien trouvé)

Merci pour ce témoignage très intéressant.

Je vous conseille d'aller faire un tour sur le site de l'AVEN, site entièrement dédicacé aux asexuels, et à ce qui les intéressent, ou vous pourrez nouer des contacts, et qui sait, ...trouver l'âme soeur ;-) .

Ci-après, l'adresse du site (partie francophone) : AVEN (fr).La rubrique de départ, pour que les nouveaux membres puissent se présenter s'appelle Bienvenue

NB: Vous pouvez aussi vous inscrire directement ici. Bonne chance !

Anonyme a dit…

Je me demande si ce passage à l'identité, à l'"étiquettage" n'est pas une conséquence inévitable d'une société qui se veut "libérale". Je m'explique.
Dans une société dite traditionnelle, les individus n'ont pas à se définir ou à revendiquer l'appartenance à une identité, parce qu'il n'existe le plus souvent qu'une ou deux normes acceptées, et que l'appartenance à telle ou telle norme est connue pour chaque personne. Par exemple, concernant la sexualité dans la société du Moyen-age, les religieux sont "chastes", tous les autres ne peuvent être qu'hétérosexuels. A regarder la personne, son attitude, ses habits et en connaissant son nom, on sait immédiatement qui l'on a en face de nous.
Chaque membre de notre société revendique de ne pas devoir jouer un rôle prédéfini, mais de pouvoir façonner son existence comme il l'entend, aussi bien concernant son métier, que sa sexualité, que ses orientations politiques ou religieuses. Le paradoxe apparaît alors lorsque l'on se présente, au moment de rencontrer quelqu'un, parce que justement il n'y a plus la limpidité qui existait auparavant. Vous devez vous définir vite et de façon claire pour votre interlocuteur, lui fera de même. Par exemple, quelle est une des premières questions que vous posez à quelqu'un que vous rencontrez, peut-être même avant de connaître son nom? "Tu fais quoi ?" Parce que le métier vous informe sur la personne et sur la nature des relations que vous pourrez entretenir ou pas avec cette personne. Idem pour la sexualité.
De prime abord, peu de personnes acceptent les nuances et la subtilité. Par commodité alors, on crée alors des étiquettes, des petites cases dans lesquelles on se place, pour se faire reconnaître d'abord, se faire accepter ensuite.
C'est très certainement regrettable et dangereux pour l'esprit, pour notre façon de penser, puisque c'est une façon de nier l'infini complexité de l'autre (et ma propre complexité aussi peut-être) tant elle peut-être effrayante, mais je ne crois pas que cela puisse être évité. L'etiquettage fait partie du langage, de facilités dangereuses dont nous avons besoin pour communiquer et pour penser rapidement.
C'est également très paradoxale, presque ironique: alors que l'on revendique son individualité, on revendique d'être soi, on crée des rôles préfabriqués, des déguisements caricaturaux dans lesquels on s'engonce pour se faire reconnaître. Au moins pouvons nous à présent créer nos propres stéréotypes, ils ne sont plus (ou de moins en moins) imposés par l'extérieur. Reste à déterminer, mais je ne veux (peux) pas m'engager sur ce débat là, si cela est souhaitable ou non.

Pour terminer, un petit extrait de l'aphorisme De la chasteté issu d'Ainsi parlait Zarathoustra, de ce cher Nietzsche, qui illustre, je le pense, l'"esprit" de l'asexualité, et la distingue de la chasteté traditionnelle, chargée de "chienne sensualité" que rejette la libération sexuelle.

"En vérité, il y a des hommes foncièrement chastes; plus ils ont plus de douceur de coeur, ils rient plus volontiers et plus souvent que vous.
Ils rient même de la chasteté; ils demandent : "Qu'est-ce que la chasteté? N'est-ce point une folie? Mais cette folie est venue à nous, plutôt que nous ne sommes venus à elle.
Nous avons offert à cette étrangère l'hospitalité de notre coeur; elle est venue habiter chez nous; qu'elle y reste tant qu'il lui plaira." Ainsi parlait Zarathoustra "

Ainsi parlait Agoraphobe

Anonyme a dit…

Salut! Je viens de découvrir ton blog, et en même temps le concept d'asexualité. Je laisse un com juste parce qu'il me semble qu'il y a un autre point à prendre en compte, c'est à dire la pression de l'entourage. Que se soit collègues, familles, ou amis, c'est assez difficile d'esquiver les critiques lorsqu'on est célibataire, et qu'on compte le rester... je ne sais pas vraiment si c'est de l'asexualité mais perso je suis celib et je me sens bien comme ça, je n'éprouve pas le besoin de me "mettre en couple", alors ce serait parfois pratique d'expliquer aux gens "je suis asexuel", et ainsi éviter les éternelles reflexions concernant ma vie amoureuse.

Élisa Naibed a dit…

Supprimé deux messages qui n'ont rien à voir avec ce fil.

(merci de respecter le contenu, de ceux-ci et de rester dans le sujet)

Anonyme a dit…

Naibed, je n'ai pas fait exactement la même lecture des affirmations de ce psycho-sexologue (je ne sais pas comment s'appelle cette discipline).
Ce que je retiens et que j'approuve, c'est que chacun peut changer sa vie ou du moins la faire évoluer dans un sens qu'on désire.
Sans parler de maladie mentale ou de déviance sexuelle (si on va par là, tout le monde est fou à sa manière ; il ne manquerait plus que tout le monde se ressemble pour être "normal").
On évolue tout au court de sa vie, et on a le choix d'agir dans un sens ou dans l'autre malgré les difficultés.
Errigé un comportement en identité, c'est devenir fataliste, or nous avons chacun un libre-arbitre qui n'appartient à personne d'autre qu'à soi-même.

Élisa Naibed a dit…

Ah mais je n'ai jamais dit non plus que j'étais radicalement opposée à tout ce que ce sexologue avait dit. Et je suis d'accord avec vous pour reconnaître qu'on peut changer sa vie ou la faire évoluer dans le sens que l'on désire, en ce compris - dans certaines limites - sa sexualité . Ainsi, il ne faudrait pas confondre une hyposexualité, ou un passage à vide (qui se traitent souvent très bien sur le plan médical) avec une véritable asexualité, par exemple. Ou des tendances « homosexuelles » passagères, comme on en connait souvent à l'adolescence (ou cela fait partie, comme le reste, d'une quête de son identité), et qui disparaissent naturellement à l'âge adulte, si on n'est pas un(e) véritable homosexuel(le).

Se déclarer un peu vite asexuel parce que l'on aurait une petite panne de se côté, serait effectivement un peu facile, voire irresponsable, tant vis-à-vis de soi-même que de son ou sa partenaire (1). Il faut être cohérent dans sa démarche, et ne pas l'imposer aux autres. Mais il faut aussi que, si on se sent réellement asexuel, on ne soit pas soumis à une pression sociale qui mette la personne en demeure, même si c'est de manière insidieuse, de se « choisir » une sexualité.

(1) par exemple: si on cherche à lui imposer son asexualité. C'est souvent un problème des asexuels qui n'acceptent pas de tirer les leçons de leur état, qui n'acceptent pas de rompre avec leur partenaire, ou que celui-ci ait des relations sur le côté, etc. etc.


Les choses sont donc souvent complexes. Ceci dit, il faut quand même reconnaître que, en matière sexuelle, les possibilités de changer sont quand même assez limitées : un véritable homosexuel n'a pas « choisi » d'être homosexuel (et certainement pas à l'âge adulte). Un véritable asexuel (qui a pris les précautions voulues pour éliminer toute cause organique ou temporaire) non plus. Pourquoi faudrait-il lui imposer de se « choisir » une sexualité pour soi-disant « être complet ». C'est ce qui se passe parfois avec certains asexuels, qui ont fait le parcours classique : hétéro – ha, ça ne marche pas, c'est donc que je suis homo ! - ah tiens, homo, ça ne me convient pas non plus, ...avant de découvrir leur asexualité. C'était le sens de mon intervention.

Un dernier mot sur l'identité sexuelle (revoir aussi l'intervention de Drew du 08 novembre 2006 ou il évoque un « mouvement identitaire » et ses possibles dérives). Moi aussi, je n'aime pas trop le mot « identité sexuelle », car je pense que l'individu forme un tout, qui ne se réduit pas à sa sexualité, ou à sa sexualité, ou à tel ou tel aspect de sa personnalité (et bien sûr, a fortiori, à la couleur de sa peau, ou whatever). Qu'il reste fondamentalement un être en devenir, donc en évolution constante. Et que se focaliser à outrance sur l'identité expose à toutes les dérives identitaires, voire communautaristes. Un ami homosexuel m'avais fait part de son aversion pour la gay pride. Il m'a dit : « nous nous sommes battus dans les années '70 pour que l'homosexualité ne soit plus considérées comme une maladie, pour être considérés comme des individus comme les autres, qui ont une sexualité comme les autres, qui ne concerne que nous et notre partenaire, et personne d'autre. Et voilà qu'aujourd'hui, certains veulent à tout prix nous particulariser, faire de nous un clan, une communauté à part ! Aujourd'hui certains trouvent de bon ton de dénigrer systématiquement l'hétérosexualité, de mettre en avant leur homosexualité comme si c'était un drapeau. Ça me heurte profondément ! » . Hélas, ce ne sont pas ses homosexuels-là, pleins de bon sens, que l'on entend à tout-bout-de champ dans les médias.

Voilà pourtant quelqu'un qui a parfaitement bien compris ce que c'était que sa sexualité : quelque chose de personnel, un élément de sa personnalité, ni plus, ni moins. Je pense qu'il faut arriver à pouvoir considérer, mutatis mutandis, l'asexualité de la même manière.

enje a dit…

PLUS SPIRITUELS, LES A ?
question ouverte...
les A vivent ils une vie plus spiritualisée, ou du moins aspirent-ils à trouver un SENS AUTRE (voire plus élevé) à cette vie jusqu'à présent basée sur la course à la reproduction et/ou au plaisir comme "solution" de fuite face au GRAND VIDE existentiel???
Alors, les A...: en quete d'une existence moins... animale, plus angélique?
MERCI D'ETRE, qui que vous soyez!

Anonyme a dit…

Je découvre ton blog suite à un vibrant hommage sur le blog d'une A, Evita ! Même si je suis personnellement un H, j'aime le milieu des A, où j'ai découvert des personnes fantastiques. Il est cependant dommage que beaucoup ne s'expriment pas plus ! J'ai apprécié la manière dont tu en parles !

Élisa Naibed a dit…

Merci alors à Evita qui fait un peu de pub pour mon blog, et bienvenue sur celui-ci !

NB : je viens de lui envoyer un petit mot de remerciement, via le trackball qu'elle a créé à la fin de ce billet.

Anonyme a dit…

Je dois avouée que je me suis posée bien des questions concernant mon orientation sexuelle. Je suis une femme de 20 and et jusqu'à présent, je n'ai jamais eu de relation sexuelle ni même embrasser quelqu'un que se soi homme ou femme. Par contre, cela n'enlève pas le fait que je me retourne lorsque je vois un homme attirant sur mon chemin et un compliment me fait toujours un peu rougir :) On ne peut pas dire que je n'ai pas essayer: cet été, je suis sorti avec un homme pendant deux mois, mais puisque celui-ci voulait passer à un autre niveau, je me suis retrouvée devant un fâcheux problème. Je l'aimais beaucoup, mais jamais je n'aurais pu coucher avec...je ne crois pas que celui-ci aurait compris ceci.. Je me suis mise de la pression sur les épaules jusqu'à me rendre dépressise en me demandant ce qui n'allait pas et pourquoi je bloquais...J'ai l'impression que je ne ressent pas le désir d'aller plus loin qu'une accolade....En ce moment, je suis célibataire et ça ne me déplait pas! La seule raison pour laquelle j'ai eu un rancart, c'est parce qu'il est venu a moi et non moi à lui. Je ne ressens jamais assez d'attirance ou de désir chez quelque'un pour aller lui demander de sortir avec moi. Est-ce ça être asexué? Je ne suis pas sure de moi....

Élisa Naibed a dit…

Bonjour,
(Désolée de répondre si tard, mais j'étais aux États-Unis pour quelques semaines...)

Être asexuelle (et non asexuée :)), veut dire que vous n'éprouvez pas de désir sexuel, mais ne signifie pas que vous n'êtes pas attirée de façon romantique. Les véritables asexuels "pur jus" (si j'ose ainsi m'exprimer) sont plutôt rares (pour les distinguer, on les appelle des asexuels aromantiques : ils n'éprouvent aucun désir de vivre une relation particulière avec autrui, que cette relation soit sexuelle ou platonique d'ailleurs. Les autres ont le désir de vivre une relation platonique (parfois avec un peu plus, comme des caresses). Curieusement, l'absence de désir sexuel ne les empêche pas d'avoir des affinités romantiques claires envers un sexe déterminé (que ce soit le leur ou l'autre). Ce qui fait qu'ils se classent eux-mêmes, de façon un peu amusante, comme des asexuels hétéro-asexuels, ou des homo-asexuels.

Pour en revenir à votre question, je pense que vivre une bonne sexualité (même si celle-ci est peu fréquente) constitue quelque chose de vraiment important dans la vie d'un individu, et qu'il serait dommage de sacrifier cette possibilité avant d'avoir bien vérifié qu'il n'y a pas un petit problème organique et/ou psychologique auquel il y aurait moyen d'apporter une solution.

Avant de se déclarer asexuel(le), ça vaut donc la peine d'en parler ouvertement avec son médecin de famille, voir un bon sexologue, etc., bref, explorer toutes les possibilités de se faire aider.

Une des choses que je reproche au forum sur l'asexualité (outre une certaine tendance communautariste), c'est de pousser souvent sans beaucoup de discernement ceux qui s'y inscrivent à faire leur "coming-out". Or, après avoir fait le pas de se déclarer asexuel(le), on risque de ne plus être motivé pour vérifier s'il n'y avait vraiment pas d'autre alternative.

En tout cas, Bonne chance !

NB: le forum AVEN-FR a changé d'adresse.

Unknown a dit…

Réveillez-vous, les amis ! "AVEN" n'est rien d'autre qu'une secte de plus... Et pour preuve d'ailleurs : le postulat initial est qu'il faut accepter inconditionnellement un principe non-vérifié et probablement invérifiable, selon quoi l'absence de désir pourrait être un caractère inné et non un acquis, résultant en somme d'un parcours personnel... La seule preuve qu'ils avancent, du bien fondé de leur "croyance", c'est justement qu'ils y croient. Tu parles d'une preuve !
Après, comme toute secte qui se respecte, "AVEN" stigmatisera votre "intolérance et votre fermeture d'esprit" si vous avez le mauvais goût, non pas même de condamner, mais seulement de vous interroger pacifiquement sur la réalité de ce postulat de base.
Attention, donc... "AVEN" est un regroupement de doux dingues (pas très dangereux, cela dit) militant pour le renoncement assumé... Rien d'autre...

oniisan a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Élisa Naibed a dit…

oniisan a dit: «premièrement, je suis courroucé [blah]l'Islam

Moi aussi, quand on poste des commentaires hors sujet ! Dehors !